L' Association des Amis de l'Orgue de Marquise



 Le remontage de l'orgue en 2006

 Le démontage de l’instrument et déplacement sur la tribune de la nef principale a été réalisé en juillet 2006 ce qui a permis de supprimer la tribune du transept durant les travaux de restauration de l’église et de redonner lumière et majesté à cette partie de l’église.

    

     

 Depuis lors, les bénévoles ont régulièrement travaillé pour stocker, nettoyer et faire les premières remises en état des différents composants de l’orgue.

LES CHANTIERS ANNUELS

 Depuis 2006 lors de chantiers annuels, l’équipe de bénévoles a entrepris le nettoyage des 8.000 composants, la préparation à la remise en état des 800 tuyaux, la restauration totale de la soufflerie.
 A titre d’exemple, une session a été consacrée à la préparation de la restauration des sommiers du Grand Orgue et du Récit. On appelle sommier un assemblage de pièces de bois qui porte les tuyaux d’orgue et leur distribue le vent selon les désirs de l’organiste.

                                                      Une partie des bénévoles travaillant sur le sommier du Grand Orgue
                                                      De gauche à droite M.Lebas, M.Noël, le facteur d’orgue M.Gross et M.Régnier 

Une partie des soupapes du sommier du Grand Orgue

La remise en état des tuyaux :

 L’essentiel des tuyaux (environ 700 sur 800) de notre orgue sont en métal (alliage étain et plomb). Au démontage, un grand nombre d’entre eux étaient fortement endommagés, cabossés, tordus et déformés par des tentatives d’accord fort maladroites.

 Michel Gaillard aidé par les bénévoles a patiemment remis en forme tous ces tuyaux. Ilutilise pour cela des mandrins cylindriques ou coniques de différents diamètres et de différents profils. Par des mouvements de translation et de rotation et avec l’aide d’une batte en bois, les tuyaux sont ainsi reformés.

Pour vérifier leur bon état sonore, avant stockage, les tuyaux ont été pré-accordés.

Mise en place sur la tribune

 L’implantation de l’orgue restauré sur la tribune a été définie. La console, le pédalier et la structure du grand orgue ont été fixés à leur emplacement définitif en les équipant de semelles de répartition de charge.


 Le plein jeu V-VI et le cornet III sont des jeux qui, pour une note jouée, font sonner plusieurs tuyaux organisés en quintes ou en octaves.
 Pour mettre en place de tels jeux, il est nécessaire de modifier les chapes du sommier qui n’étaient prévues que pour recevoir un seul tuyau par note. Les bénévoles ont préparé des contre chapes et faux sommiers recevant pour les uns, les 288 tuyaux du plein jeu et pour les autres 105 tuyaux du Cornet. Ils ont aussi nettoyé et marqué ces tuyaux livrés par Michel Gaillard.

 

Préparation de la contre-chape et marquage des tuyaux du plein jeu




Préparation du jeu de cornet et du plein jeu

 Le cornet et le plein jeu sont maintenant finalisés. Leurs chapes, contre chapes et faux sommiers ont été usinés pour recevoir tous les tuyaux et permettre leur alimentation en vent.


Chape du plein jeu équipée des 288 tuyaux

Sommier du grand orgue
 L’examen détaillé du sommier du grand orgue a mis en évidence un mauvais état de toute la structure de base. Tous ces défauts ont été corrigés :
• La table a été vissée sur les barrages
• Des pièces de peaux ont été collées au fond de chaque gravure pour étancher les fissures entre constituants de la table
• Des pièces de peau ont été collées au fond de chaque gravure

Sommier du récit
 Le sommier du récit était en meilleur état et un encollage du fond des gravures a suffi pour en assurer l’étanchéité. Les facteurs ont posé entre les barrages les prisonniers qui servent de support aux soupapes. Ils ont aussi posé le papier assurant la séparation entre la laye et les gravures.

 
Pose des prisonniers, surfaçage des barrages et pose du papier d'étanchéité

Abrégé du grand orgue et celui du récit
 L’abrégé est un composant important de la transmission mécanique des commandes du clavier. Il permet d’adapter, d’abréger, l’espacement variable entre les commandes du sommier à l’espacement fixe entre les touches du clavier.
 L’abrégé du grand orgue, ne s’intéressant qu’à 9 des 54 notes, était en bon état. Il a été nettoyé, traité, peint et mis en place sur la charpente.
 L’abrégé du récit traite la totalité des 54 notes, il est donc plus complexe. Des rouleaux de grandes longueurs étaient cintrés et ne pouvaient pas être manœuvrés facilement. Ils ont été séparés en deux parties accouplées.

Le soufflet
 Le soufflet alimentant à l’origine le grand orgue était trop grand pour pouvoir être utilisé. Il a été remplacé par un soufflet à table flottante de récupération qui a été complètement restauré.
 Celui qui alimentait à l’origine le récit a été utilisé. Il s’agit d’un soufflet à plis parallèles. Les peaux entre les différents plis ont été remplacés.

 

La fabrication de pièces diverses
 Les tampons d’accord des 14 tuyaux graves du bourdon du grand orgue manquaient : ils ont été fabriqués.


Tampons d’accord de bourdon

Le remontage du buffet
 Le buffet en chêne de 150 ans a été remis en état par l’un des bénévoles, Daniel Fourré qui a remplacé des parties défectueuses. Les deux fonctions essentielles du buffet sont de cacher et protéger, mais il joue également un rôle essentiel de porte-voix et de résonateur.

 Le remontage du buffet a été une étape importante puisqu’elle précède la pose des premiers tuyaux de montre qui sont visibles depuis l’église. Les tuyaux en bois ont été positionnés sur les façades latérales du buffet.

 Une façade arrière est venue compléter le buffet et un toit a été posé au dessus des tuyaux de chacun des sommiers.

 Chaque tuyau de montre ainsi remonté a été relié au sommier qui lui adressera l’air sous pression qui permettra de produire les sons.



     

 Chaque tuyau de montre ainsi remonté a été relié au sommier qui lui adressera l’air sous pression qui permettra de produire les sons.

Les tuyaux sont remontés jeu par jeu
 Les orgues se caractérisent et se différencient les uns des autres par leur composition qui résulte de l’ensemble des jeux disponibles répartis sur les différents plans sonores.
 Le jeu désigne l’ensemble des tuyaux produisant le même timbre. Certains jeux peuvent être constitués de plusieurs rangs de tuyaux et il y aura donc plusieurs tuyaux par note.
 Notre orgue comporte 18 jeux parmi lesquels :
• la montre, noble et racée, c’est la base de toute l’architecture sonore de noblesse
• la doublette, complément indispensable de la montre et du prestant, apporte la lumière à l’ensemble
• le plein jeu (5 à 6 rangs) est le véritable rayon de soleil de l’instrument
• la trompette couronne le tout par sa sonorité royale, majestueuse et puissante
leur fond échos :
• le bourdon, jeu guttural et sucré qui, mari& au tremblant évoque le petit Jésus en culotte de velours
• le salicionnal, jeu doux et gambé dont la fonction première et d’imiter le coup et l’archer du violon afin de donner l’illusion de la présence d’un ensemble de cordes
• la quinte, quant à elle, est un jeu solo pouvant se marier soit à la montre et au prestant, soit au bourdon
• enfin le cornée trois rangs, jeu typique des orgues de transition, héritage de la grande école française, est un complément naturel de la trompette en utilisant ses harmoniques naturelle et en lui donnant du brillant dans le dessus.



 Comme le montre la photo de la page précédente, certains tuyaux sont ouverts à leur extrémité : ils ont une sonorité grave, les tuyaux bouchés ont une sonorité plus sourde.
 Les différents jeux sont réinstallés un par un puis les bénévoles préparent des feutres qui vont permettre d’assurer l’étanchéité.
 Les tuyaux sont repris ensuite la le facteur d’orgues pour être harmonisés.


Jean Régnier tient la note pendant que Michel Gaillard harmonise le tuyau correspondant

La réception des travaux
 Les travaux ont été achevés en janvier 2012. Après avoir entendu l’avis de 3 conseillers techniques :
• l’abbé Mesmacre
• François Bocquelet
• Didier Hennuyer
• La réception des travaux a été prononcée le 31 janvier 2012